Interview d’une ancienne étudiante du Département Électromécanique d’Henallux Seraing


Publié par Laetitia Lafalize - Le 2 août 2016

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Interview d’une ancienne étudiante du Département Électromécanique d’Henallux Seraing :

1) Quel est votre parcours scolaire ?
Maternelles et jusqu’à la 5ème primaire dans l’école communale de Beausaint (La Roche en Ardenne). Ensuite 6ème primaire et mes 6 années secondaires à l’institut saint-Joseph Sacré-Coeur de La Roche en Ardenne. J’ai fait une année spéciale sciences à l’institut Saint Barthélemy à Liège et ensuite un graduat en électromécanique à la Haute Ecole Blaise Pascal. J’ai ensuite fait une passerelle en sciences de l’ingénieur industriel en électromécanique à finalité aérotechnique à la Haute Ecole de la Province de Liège.

2) Vous êtes-vous toujours dirigée vers les études techniques ?
Je me suis toujours dirigée vers les études techniques.

3) En quelle année êtes-vous sortie de la Haute Ecole Namur-Liège-Luxembourg ?
Je suis sortie de l’Henallux en juin 2007.

4) Où travaillez-vous aujourd’hui ?
Je travaille aux Forges de Zeebrugge à Herstal et auparavant (durant 13mois) chez Tube-Industrie à Herstal.

5) Avez-vous déjà eu du mal à trouver un travail ?
J’ai trouvé mes deux emplois très facilement, j’ai été engagée chaque fois à mon premier entretien d’embauche.

6) Un employeur a-t-il déjà eu des réticences car vous étiez une femme ?
Non. Je sais que certaines personnes de mon entreprise actuelle étaient réticentes à engager une femme mais qu’aujourd’hui leurs craintes sont dissipées.

7) Quelles sont les motivations qui vous ont dirigée vers ces études ?
Je voulais un travail manuel, pas uniquement de bureau. Pouvoir construire des choses. Un métier concret où on voit ce qu’on fait.

8) Quelle était l’ambiance de la Haute Ecole ?
L’ambiance était géniale. Les profs super motivés, beaucoup d’encadrement. L’école était super conviviale, tout le monde se connaissait, s’aidait. J’en garde un souvenir extra !

9) Vous sentiez-vous parfois mal à l’aise d’être la seule fille parmi tous ces garçons ?
La première semaine, je n’osais pas m’imposer et j’ai eu un peu peur de ne pas me faire d’amis dans la classe puis j’ai brisé la glace. C’est moi qui ai fait les premiers pas vers les garçons qui étaient super timides. J’ai eu parfois quelques remarques, j’ai dû montrer un peu mon caractère, je me souviens avoir hurlé sur un garçon de ma classe devant tout le monde parce qu’il m’avait fait une réflexion idiote. Il a été tout cassé et les autres n’en revenaient pas de me voir me mettre en colère, je pense que ça a servi d’exemple et qu’après ils se tenaient à carreau.

10) Quels conseils donneriez-vous aux étudiantes qui veulent se lancer dans ces études ?
Pour se lancer dans ces études en tant que fille, il faut tout d’abord être certaine d’aimer le domaine, avoir un peu de caractère, ne pas se laisser faire et savoir se comporter comme un garçon parfois, ne pas se vexer trop vite, dire les choses en face.

11) Pour vous, quels seraient les aspects qui pourraient valoriser les métiers techniques auprès du public féminin ?
Je pense qu’on ne propose même pas aux filles de faire des études techniques, on leur parle toujours de “métiers de filles” mais très tôt dans leur parcours scolaire, en famille, dans les salons sur les études, dans les orientations faites durant les secondaires on ne les oriente pas vers le technique, on ne leur suggère pas que cela puisse être envisageable. Pour moi les études ne doivent pas plus être valorisées pour les filles que pour les garçons (les études techniques sont souvent aux yeux des gens des études pour personnes manuelles qui ne sont pas capables de faire autre chose et sont déjà très peu valorisées pour les garçons). Je pense qu’il faut juste montrer aux filles que c’est faisable, que ça n’exige pas de force et qu’elles sont tout aussi capable qu’un garçon de se lancer dans le technique et que c’est juste une question de passion et d’intérêt pour le domaine.

Encore une fois, un tout grand merci à Marie Renard pour cette interview !


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